« Il y a autant d’humains que de solution d’habiter la Terre » Evelyne Adam défend un monde où l’Homme et la nature ne font qu’un. Nous appartenons à une biodiversité dont l’équilibre repose sur une symbiose de plus en plus instable. L’idée de concevoir un habitat respectueux de la nature progresse. Vivre dans une Kerterre est un moyen apprécié par les personnes désirant limiter leur impact environnemental. Seul ou à plusieurs, habiter dans une maison en chanvre constitue une méthode simple et rapide pour obtenir un logement zéro déchet. Vous souhaitez connaître l’histoire de la Kerterre ? Vous êtes prêt à vous lancer dans la construction d’un dôme original ? Découvrez une philosophie de vie mêlant architecture, bien-être et écologie !
Loger dans un dôme au milieu de la forêt : une création d’Evelyne Adam
La Kerterre est un habitat écologique développé par une femme, Evelyne Adam, dans les années 90. Façonnée à la main avec du chanvre, du sable et de la chaux, cette maison originale nous interroge sur notre méthode de construction et sur notre manière d’habiter.
Qu’est-ce qu’une Kerterre ?
Une Kerterre désigne un habitat rond, d’une hauteur suffisante pour s’intégrer dans la nature. De toutes tailles, collées les unes aux autres ou sous forme de multidôme, chaque élément représente une pièce. La conception est inspirée des igloos, un habitat reconnu chaud dans les pays les plus froids.
Les murs, composés de chanvre et de chaux, sont posés sur un sous-bassement de pierres. La paille de chanvre d’environ 1m50 est ramassée directement dans le champ puis utilisée. Aucune préparation n’est nécessaire au préalable. Trempé dans de la chaux, le façonnage s’effectue sans armature. Toute l’architecture de la Kerterre est arrondie, comme dans la nature où rien n’est carré. Cette écoconstruction, stable et durable, ne produit aucun déchet.
Un habitat adapté aux quatre saisons
Durant les périodes froides, les propriétés isolantes du chanvre aident à maintenir une bonne température dans la Kerterre. Une cheminée ou un poêle augmente rapidement la chaleur dans le logement. La constitution des murs régule l’air afin d’éviter la condensation à l’intérieur. Pour garantir l’étanchéité, un enduit composé de chaux et de sable est déposé sur la structure. L’été, la Kerterre conserve la fraîcheur même placée en plein soleil.
Modifier son type d’habitat ne signifie pas délaisser son confort, bien au contraire. Vouloir vivre dans une Kerterre témoigne de la volonté de fabriquer sa propre maison en fonction de ses besoins et de son bien-être.
Vivre dans une kerterre : ce qu’il faut savoir
La construction varie entre 5 jours et 3 semaines en fonction du nombre de bâtisseurs et de la taille de la Kerterre.
Comment bâtir un dôme chez soi ?
Plusieurs possibilités existent pour réaliser son propre logement en fibre de chanvre.
- Participer à un stage de formation pour apprendre à concevoir une Kerterre.
- Accueillir un stage chez soi.
- Faire appel à des professionnelles. Dans ce cas, prévoir un coût d’environ 1 600 € le mètre carré.
- Chercher des renseignements sur Internet et essayer !
Quelles sont les autorisations pour construire ?
- Inférieure à 5 m², aucune autorisation n’est nécessaire.
- Entre 5 et 20 m², une déclaration de travaux est à prévoir avant la réalisation.
- Au-delà de 20 m², un permis de construire est exigé.
Certaines mairies acceptent de classer des terrains non constructibles en STECAL (Secteur de taille et de capacité d’accueil limitées) ou en zone pastille dans le PLU (Plan local d’urbanisme) pour être en conformité avec la loi. L’association Hameaux légers propose une carte interactive pour visualiser les communes inscrites dans une démarche solidaire de l’habitat.
L’entretien d’une kerterre
Contrairement aux maisons classiques, le dôme naturel se bonifie avec l’âge ! Les murs sèchent entre 1 an et 2 ans. Pour cela, il est nécessaire de bien aérer et de chauffer. Avec le temps, elle se transforme en pierre et devient saine. Blanchir les parois à l’aide de lait de chaux représente le seul entretien esthétique.
Habiter dans une maison en chanvre : une philosophie écologique
« Quand une multitude de petites gens dans une multitude de petits lieux changent une multitude de petites choses, ils peuvent changer la face du monde. » Erich Fried
Repenser l’Homme et la nature
Vivre dans une Kerterre signifie partager une philosophie de vie où l’Homme fait partie d’une biodiversité dont le rôle est de bonifier son environnement. L’être humain n’est pas un destructeur de la nature, mais bien un aidant à travers des pratiques respectueuses des écosystèmes comme la permaculture. Evelyne Adam défend l’idée d’améliorer le territoire grâce aux actions humaines. Elle a d’ailleurs développé le concept du jardin jungle. Ce potager géant désigne une forêt-nourricière mêlant fruits, légumes et plantes sauvages où l’abondance, sans produit chimique, est possible.
Esprit de liberté
Il existe autant d’humains que de solution d’habiter la Terre. Chacun pense et réfléchit à sa manière, c’est ce qui fait la richesse de l’Homme. Pour être en accord avec soi-même, il convient de prendre du recul sur ces habitudes et distinguer si elles proviennent de soi ou des autres.
Tout le monde peut habiter dans une Kerterre. L’aménagement s’effectue en fonction des besoins de chacun.
- Mise en place de panneaux solaires par exemple pour produire de l’électricité.
- Installation des toilettes sèches afin de limiter sa consommation d’eau.
- Conception ou non d’un plancher. Certains ressentent le besoin de dormir à même le sol pour ressentir les énergies de la Terre.
- Intégrer un skydome, une fenêtre ronde sur le toit, permet de profiter de la lumière naturelle .
Chacun reste libre de concevoir son habitation en fonction de son confort et de ses envies.
Tout le monde peut vivre dans une Kerterre. La construction ne demande aucun effort et s’effectue en peu de temps. Peu coûteuse si elle est réalisée soi-même, elle offre la possibilité aux personnes modestes d’accéder à un logement sur mesure. Habiter dans une maison en chanvre est peut-être la solution de demain pour retrouver une symbiose avec la nature dont l’Homme a besoin.
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Sources utilisées :
- Kerterre
- La Case Robinson : bonifier la nature
- Service public : permis de construire
Article rédigé par Curios-sites